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FANTÔMES

 

 

 

 

 

 


FANTÔMES

 

FANTÔMES

 

Un film de Nicolas Droin et Prosper Hillairet

 

 

 

 

D'Austerlitz à la rue du Chevaleret. Un film né de la rencontre de deux promeneurs. Si une ville se saisit, se comprend, ce n'est que dans le mouvement, dans son mouvement. Marcher, filmer.
Saisir l'instant.

 

Durée : 12 min

2003

 

 

 

Voir le film :

 


FANTÔMES par parislignes

 

 

 

 

Projections :

- Journée les Arrosoirs, juin 2005

- Soirée Summerschool, Cinéma et art contemporain 3, Les Voûtes, Paris, juillet 2010.

 

 

 

 

 

 

 

FANTÔMES
"Ô les siècles et les siècles sur cette ville,
Grande de son passé
sans cesse ardent - et traversé,
Comme à cette heure, de fantômes !"


L'âme de la ville, Verhaeren, Les Villes tentaculaires

 

 

 

 

 

 

 

SAISIR LES TRANSFORMATIONS DE LA VILLE

 

"Du reste ce quartier, qui avait plutôt l'air suranné qu'antique, tendait dès lors à se transformer. Dès cette époque, qui voulait le voir devait se hâter. Chaque jour quelque détail de cet ensemble s'en allait. Aujourd'hui, et depuis vingt ans, l'embacardère du Chemin de fer d'Orléans est là à côté du vieux faubourg, et le travaille. Partout où l'on place, sur la lisère d'une capitale, l'embarcadère d'un chemin de fer, c'est la mort d'un faubourg et la naissance d'une ville. Il semble qu'autour de ces grands centres du mouvement des peuples, au roulement des ces puissantes machines, au souffle de ces monstrueux chevaux de la civilisation qui mangent du charbon et vomissent du feu, la terre pleine de germes tremble et s'ouvre pour engloutir les anciennes demeures des hommes  et laisser sortir les nouvelles.

 

Les vieilles maisons croulent, les maisons neuves montent.

 

Depuis que la gare du railway d'Orléans a envahi les terrains de la Salpétrière, les antiques rues étroites qui avoisinent les fossés St Victor et le Jardin des Plantes s'ébranlent, violemment traversées trois ou quatre fois chaque jour par ces courants de diligences, de fiacres et d'omnibus qui, dans un temps donné, refoulent les maisons à droite et à gauche ; car il y a des choses bizarres à énoncer qui sont rigoureusement exactes, et de même qu'il est vrai de dire que dans les grandes villes le soleil fait végéter et croître les façades des maisons au midi, il est certain que le passage fréquent des voitures élargit les rues. Les Symptômes d'une vie nouvelle sont évidents. Dans ce vieux quartier provincial, aux recoins les plus sauvages, le pavé se montre, les trottoirs commencent à ramper et à s'allonger, même là où il n'y a pas encore de passants. Un matin, matin mémorable, en juillet 1845, on y vit tout à coup fumer les marmites noires du bitume ; ce jour-là on put dire que la civilisation  était arrivée rue de l'Ourcine et que Paris était entré dans le Faubourg St Marceau."

 

Victor Hugo, Les Misérables, La Masure Gorbeau

 

 

 

 


16/02/2011
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