LIGNES
Marcher dans la rue c’est déjà filmer, c’est déjà un film : mouvements, cadres, perspectives, incidents, accidents, couleurs, formes, sons, bruits, cris, histoires, … (pour nous des ébauches d’histoires, des départs d’histoires, ou pas d'histoire …)
Aventure lancée en marchant dans les rues de Paris. Ce que nous écrivions pour le premier film Fantômes : « Ce film est né de la rencontre de 2 marcheurs »
En marchant, en regardant.
Pour la plupart des films on a commencé à filmer après de nombreuses séances de déambulation, pour bien connaître le lieu, pour se faire connaître (comme lorsque nous avons préparé Sentiers).
Séances pendant lesquelles on délimite une aire, des frontières, un territoire. On mène des recherches (mais pas en historien ou en urbaniste, en marcheur).
On s’imprègne du lieu, on fait corps avec le lieu.
Corps marche, corps mouvement, corps regard, corps image, corps film
Et ainsi au fil de la dérive, de la découverte, le film se construit. le film se fait, se forme. Film-marche, film-trajet, film trajectoire.
D’un même mouvement, forme de la marche, forme de la ville, forme du film,
Fantômes / Tolbiac : frontière Paris ancien-Paris moderne
Canal / Saint Martin-Ourcq : la ligne du canal
Sentier : le labyrinthe, les passages
Quadrilatère : le rectangle du jardin du Palais Royal
Blanche Pigalle Barbès : les couleurs et sons du Boulevard (en hommage à Neige de Jean Henri Roger et Juliet Berto)
Seizième : comme un paysage naturel, fantastique, déserté/pétrifié, monde élémentaire
Tous ces films (exceptés Fantômes et Seizième) avec des marcheurs/marcheuses.
Comme une graphie mouvante de la ville
Graphie d’un lieu / géo-graphie.
Documentaire graphique.
Nicolas Droin et Prosper Hillairet