p a r i s_______l i g n e s

GUY DEBORD

 

Panégyrique

 

(Guy Debord, Editions Gérard Lebovici, 1989)

 

"Cela se situait entre l'automne de 1952 et le printemps de 1953, à Paris, au sud de la Seine et au nord de la rue de vaugirard, à l'est du carrefour de la Croix-Rouge et à l'ouest de la rue Dauphine. Archiloque a écrit : "Tire-nous de quoi boire. - Prends le vin rouge sans remuer la lie.- Car rester sobres à ce poste-là, non, nous ne le pourrons pas."

Entre la rue du Four et le rue de Buci, où notre jeunesses'est si complètement perdue, en buvant quelques verres, on pouvait sentir avec certitudeque nous ne ferions jamais rien de mieux."

 

"Un air de désordre, dans la grande variété des bouteilles vidées, reste tout de même susceptible d'un classement a posteriori. Je peux d'abord distinguer entre les boisoons que j'ai bues dans leut pays d'origine, et celles que j'ai bues à Paris ; mais on trouvait presque tout à boire dans le parus du milieu du siècle."

 

"Je n'ai pas eu besoin de voyager très loin, mais j'ai considéré les choses jusqu'à une certaine profondeur, en leur accordant chaque fois la pleine mesure de mois ou d'années qu'elles me paraissaient valoir. Durant la plus grande part de mon temps, j'ai habité à Paris, et précisément à l'intérieur d'un triangle défini par l'intersection de la rue Saint Jacques et de la rue Royer-Collard; celle de la rue Saint Martin et de la rue Greneta; celle de la rue du Bac et de la rue des Commailles. Et j'ai effectivement passé mes jours et mes nuits dans cet espace restreint, et aussi dans l'étroite marge-frontière qui le prolongeait immédiatement; le plus souvent sur sa face est, et plus rarement sur sa face nord-ouest.

Je n'aurais jamais, ou guère, quitté cette zone, qui m'a parfaitement convenu, si quelques nécessités historiques ne m'avaient plusieurs fois obligé à en sortir. Toujours brièvement dans ma jeunesse, lorsqu'il m'a fallu risquer quelques courtes incursions à l'étranger, pour porter plus loin la pertubation; mais ensuite beaucoup plus longuement , quand la ville a été saccagée, et détruit intégralement le genre de vie qu'on y avait mené. Ce qui arriva à partir de 1970.

Je crois que cette ville a été ravagée un peu avant toutes les autres parce que ses révolutions toujours recommencées n'avaient que trop inquiété et choqué le monde ; et parce qu'elles avaient malheureusement toujours échoué"

 

"Qui voit les rives de la Seine voit nos peines : on n'y trouve plus que les colonnes précipitées d'une fourmilière d'esclaves motorisés"

 

 

 

CARTOGRAPHIE

Cartes

 

 

 

UNE MARCHE QUI A BEAUCOUP DURE

"Encore une fois le matin dans les mêmes rues. Encore une fois la fatigue de tant de nuits pareillement traversées. C'est une marche qui a beaucoup duré"

Guy Debord, Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps

 

 

 

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30/08/2011
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