LA DISPARUE
LA DISPARUE
Un film de Nicolas Droin et Prosper Hillairet
Le long du canal, un homme marche et une femme fuit. Une usine, un pont métallique, ...
Durée : 6 min
juillet 2005
Voir le film :
"Et il vit au loin, plus loin que les maisons, deux petites taches blanches qui dansaient au dessus du canal. C'étaient les gants blancs de Cornelius.
Si l'on n'y prêtait attention, et surtout si on oubliait que la surface de l'eau était encombrée par des arbres, le spectacle était fantomatique. Ces mains qui s'agitaient dans le vide. Le corps qui se confondait avec la nuit. Et sur l'eau le reflet de la dernière lampe électrique.
...
Ce fut inconscient de part et d'autre, et d'ailleurs Cornélius devait ignorer la présence du commissaire. Toujours est-il que, dès les premiers pas qu'ils firent, ils étaient en cadence, si bien que les crissements de la cendrée se confondaient.
Maigret s'en rendit compte, parce qu'à certain moment son pied buta et que pendant un dixième de seconde le synchronisme cessa d'être absolu.
Il ne savait pas où il allait. Et pourtant son pas devenait plus rapide à mesure que le jeune homme marchait plus vite. Mieux : il se sentait emporté peu à peu par une sorte de vertige.
...
Le canal tourna. Cent mètres plus loin, dans la direction de la ferme, c'était le court espace éclairé par les rayons du phare.
Et le jeune homme sembla trébucher sur cette lumière. Il se retourna. Il la traversa en courant, en se retournant encore.
Il l'avait dépassée et il se retournait toujours tandis que Maigret entrait tranquillement dans la zone lumineuse, de toute sa largeur, de tout son volume, de tout son poids"
Simenon, Un Crime en Hollande